samedi 27 février 2010

Mercredi 24 & jeudi 25 février

Comme toujours on commence la journée avec le training physique. Les stagiaires n’ont jamais envie de faire ce training car il est énormément épuisant, surtout avec des températures d’au moins 40°C (aujourd’hui il fait même 46°C !). On voit les artistes-stagiaires souffrir pendant ces deux heures. Pourtant, ce training est très important.


Pour Kabila ce training physique est un entrainement qui travaille sur le physique, le mental et la psychologie des comédiens-stagiaires. Un acteur doit pouvoir plonger dans un personnage immédiatement. Il a à sa disposition son corps et sa voix comme instruments principaux. Cela implique qu’il doit savoir comment utiliser ces instruments.

Le corps est essentiel. On doit l’utiliser d’une façon très sensoriel. Un comédien doit pouvoir capter la force qu’ il a en lui et de la faire sortir. Il y a aussi le travail des cinq sens. Aussi, les stagiaires travaillent sur l’équilibre du plateau et l’occupation de l’ espace. Kabila explique que quand on est sur le plateau il y a toujours une relation triangulaire. Le comédien doit être conscient de lui-même, des autres comédiens sur la scène et du public dans la salle. Le comédien doit vraiment être sur le plateau avec toute sa conscience .

La voix aussi est un instrument essentiel pour l’acteur. Ça veut dire qu’on travaille aussi sur la respiration, l’articulation et la prononciation. Tous les stagiaires savent lire et écrire en français sans problèmes. La prononciation laisse par contre beaucoup à désirer. Comme comédien il est essentiel de parler d’une manière claire. Ce n’est pas possible d’apprendre cela en deux semaines mais on veut quand-même donner aux stagiaires les principes de base avec lesquelles ils peuvent travailler.



Pendant l’après midi, on travaille sur le dispositif scénique. Fabrice ne veut pas suivre une disposition conventionnelle parce que ça limite les possibilités. En abandonnant ces restrictions, il y a tout d’un coup un large éventail de possibilités. Cela demande bien sur une mise en scène adaptée. Jeudi, le travail continue. Les textes sont révisés, les costumes sont assemblés, la vidéo est montée, la musique est sélectionnée, etc.

jeudi 25 février 2010

Lundi 22 & mardi 23 février

Le lundi matin Fabrice présent les stagiaires le concept de la pièce qu’il voudrait montrer le dimanche prochain. Le fil rouge par rapport à l’histoire et par rapport à la conception est trouvé mais il reste beaucoup de travail à faire. Les textes doivent encore être écrit, le décor doit encore être fabriqué etc. C’est aux artistes-stagiaires de faire tout cela, avec l’aide de Fabrice, Younouss et Kabila bien sur.

Fabrice dit que pour un comédien c’est très important d’être polyvalent. Un comédien ne doit pas seulement exécuter. Il doit contribuer activement à la pièce. Ça veut dire qu’il doit poser des questions, faire des propositions etc. On retrouve cette idée dans le texte de Joël Pommerat qui a été distribuer aux stagiaires. Un acteur ne peut jamais traiter un texte comme objet sacral. Il doit oser prendre le texte en main et le changer si nécessaire. « Un acteur n’est pas seulement un interprète. Il doit y avoir un échange entre metteur en scène et comédien. »



Pour Pommerat la mise en scène fait également parti de l’écriture. “Le texte se chargeait du langage de la parole, la mise en scène prenait en charge tous les autres langues, les autres signes, visibles ou pas, audibles ou pas, et leurs résonances entre eux. Et tout cela c’était l’écriture. et c’est tout cela qui composait le poème dramatique. » C’est pour ça que Fabrice veut que les stagiaires contribuent aux décor, costumes, musique, lumière etc.





Pendant l’après midi on a un petit point de presse. Younouss parle du projet de FOTTI. La formation d’un petit groupe d’artistes fait parti d’un plus grand projet. Les comédiens-stagiaires qui participent aux workshops, sont encouragés eux-mêmes à devenir des formateurs de théâtre, de fonder leur propre compagnie, de devenir des porteurs de projets. FOTTI veut que le théâtre sénégalais regagne le respect qu’il avait au niveau mondial dans les années 1980. Cela implique qu’on doit faire un théâtre nouveau qui puisse intéresser le monde entier. Younouss explique: « Le théâtre contemporain est universel. »








Fabrice explique ce qu’il l’a attiré dans le projet de FOTTI: « Le niveau qu’on veut obtenir avec ces workshops est le même que dans des conservatoires mais ici les cours sont beaucoup plus condensés. Pour un metteur en scène comme moi, c’est intéressant de travailler d’une manière assez rapide et efficace. Ceci est une des forces de FOTTI. Les metteur en scène qui participent à ce projet sont vraiment de gens qui sont dans le travail.»

Pour Fabrice l’atelier est pour lui aussi une façon de réapprendre des choses. « J’ai demandé aux comédiens de me raconter des cauchemars de leur enfance. Leurs cauchemars sont tout à fait différent de chez nous. Je ne les comprends pas tout de suite et ça me force à chercher des réponses. Je suis en train de redécouvrir le comédien. »


Le mardi le travail est dense dans le CCR. Les artistes-stagiaires sont occupés à écrire des textes, ils rassemblent du matériel pour les costumes, ils chipotent au décor, à la lumière et au son. En plus, il leur faut encore répéter plus. Fabrice insiste pour qu’ils jouent d’une manière naturelle. Ils doivent s’exercer au niveau de la prononciation, l’articulation et l’intonation. Le temps aussi est très important. Les comédiens doivent parler en collant leurs répliques. Ils doivent savoir quand parler à haute voix et quand insérer un silence. « La voix n’est pas là pour remplir le silence, mais pour sculpter le silence » selon Fabrice.


mercredi 24 février 2010

Samedi 21 & dimanche 22 février

Le samedi matin, les artistes-stagiaires racontent l’un après l’autre un cauchemar de leur enfance. Fabrice travaillera ces cauchemars tout au long de l’atelier. Pendant l’après midi, les stagiaires sont libres. Ils décident de regarder « Le chagrin des Ogres » une deuxième fois.





Dimanche, jour de repos. Mais pas sans avoir fait les tâches domestiques. On partage le boulot. Les filles préparent le repas et lavent le linge. Entretemps, le hommes ne s’asseoient pas devant la télé en regardant le football (comme on le voit trop souvent ici au Sénégal mais aussi en Belgique) mais ils nettoient la maison. Les stagiaires de FOTTI ont l’air de ne pas seulement vouloir renouveler les arts de la scène sénégalaises mais aussi d’enchainer une nouvelle vague du féminisme. Après avoir mangé un plat de « c’est bon » qui était vraiment très bon, les stagiaires s’endorment comme des bébés. La sieste leur fait du bien et le soir les artistes-stagiaires lisent les livres qu’ils ont emporté de la bibliothèque de FOTTI.