Hier après midi vers cinq heures, Fabrice et Younouss sont arrivés en avion. Yves, Germain et Leila, le président, le secrétaire général et la stagiaire de FOTTI étaient présents pour accueillir nos invités de Belgique. Pour Fabrice c’est un premier voyage en dehors de l’Europe et les premières impressions sont écrasantes. On décide de commencer tranquillement avec une promenade dans le centre de Dakar et une première rencontre avec la cuisine sénégalaise.
Après une nuit de repos à Dakar, on se met en route vers Kaolack avec une « sept places ». Comme le chauffeur roulait bien, nous avons juste mis trois heures pour arriver au Centre Culturel Régional de Kaolack, où nous sommes accueillis par les comédiens-stagiaires et par le reste de l’équipe FOTTI : Ameth technicien du centre et de FOTTI, Kabila un des comédiens de la première promotion et Ndeye Ndeka Sagne qui est aussi la directrice du Centre de Kaolack.
Après les présentations d’usage, on reparle du projet de FOTTI aux artistes-stagiaires, le règlement intérieur et les disponibilités à prendre lors de ces deux ans de formation.
Fabrice explique aux stagiaires sur quoi il va travailler les deux semaines suivantes. L’atelier a comme thème « Comment le comédien s’inscrit dans l’image scénique ». Fabrice veut apprendre aux artistes-stagiaires à se défaire de tous leurs a priori sur « comment faire du théâtre ».
Pour Fabrice, un des plus grands clichés sur le théâtre est de considérer le texte comme l’élément principal. Pour Fabrice c’est l’action qui vient à la première place. C’est pour cela que les artistes-stagiaires doivent apprendre à vraiment utiliser leur corps. Il y aura chaque matin un training physique donné par Kabila. Kabila a suivi le premier programme de formation de FOTTI. Aujourd’hui il enseigne des cours de théâtre lui-même. Pour l’entrainement physique il utilise une méthode qui a été développée par Jerzy Grotowski. Grotowski ne considère pas le théâtre comme du texte simplement mais comme une combinaison de texte et de corps, voix et rythme. D’après Grotowski Kabila apprend aux artistes-stagiaires à utiliser des techniques pour se distancier de tous les clichés qu’ils ont appris dans le passé, en utilisant des exercices de corps et de voix. Tous cela pour permettre aux artistestagiaires de trouver leur propre langage.
Le théâtre se passe ici et maintenant. Ainsi, Fabrice ne veut pas partir d’un texte. Les stagiaires doivent donc écrire leurs propres textes. Comme artiste il faut témoigner de la vie. On doit raconter nos propres histoires accordées dans une réalité. C’est pour cela qu’un artiste doit être sensible et sincère. Le théâtre doit être politique mais c’est la responsabilité de l’artiste de raconter ces histoires d’une manière poétique. On ne doit pas donner tout au public, qui ne doit pas forcément tout « comprendre ». Le public aussi doit faire un travail. C’est à l’artiste d’ouvrir le spectre des spectateurs.
Fabrice demande aux stagiaires de se présenter à partir de leurs cicatrices. Ils nous racontent tous l’histoire de leurs cicatrices et ce que ça représente pour eux. Fabrice leur demande de raconter les histoires le plus naturellement possible. Comme il s’agit de leur propre vie, c’est plus facile de se plonger dans l’histoire. Le super-objectif de l’atelier est d’apprendre aux artistes-stagiaires à raconter toutes sortes d’histoires comme si elles étaient les leurs. Les comédiens-stagiaires doivent apprendre à jouer sans « jouer à jouer ».
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